Microsoft l’a confirmé : toutes les éditions grand public de Windows 10 cesseront de recevoir des correctifs de sécurité gratuits à partir du 14 octobre 2025. Après cette date, votre PC continuera certes de démarrer, mais il deviendra une cible de choix pour les rançongiciels et autres attaques qui exploitent des failles non corrigées.
Pourquoi Microsoft tourne la page
L’éditeur applique son cycle de vie standard : dix ans de support pour chaque version majeure. Windows 10 est sorti en juillet 2015 ; son ultime mouture 22H2 est déjà annoncée comme la dernière. Microsoft concentre désormais ses ressources sur Windows 11 : nouvelles API, durcissement du noyau, un socle modernisé pour l’IA embarquée… et des exigences matérielles plus strictes (TPM 2.0, Secure Boot, CPU de 8e génération Intel ou Zen 2 AMD).
Conséquences d’une fin de support
- Absence de correctifs critiques : toute vulnérabilité découverte après octobre 2025 restera ouverte.
- Fin de l’assistance Microsoft 365 : les Apps Office ne seront plus supportées sur Windows 10, sauf modèles d’abonnement bénéficiant de l’ESU (voir ci-dessous).
- Compatibilité logicielle dégradée : de plus en plus d’éditeurs réserveront leurs versions à Windows 11 (ou Linux/macOS) pour éviter des tests supplémentaires.
Trois stratégies possibles
- Migrer vers Windows 11
Pour un PC compatible, la mise à niveau reste gratuite depuis Windows Update. Vérifiez la présence d’un module TPM 2.0 et d’un CPU éligible. Un stockage SSD est également conseillé pour profiter du noyau optimisé.
Avantage : support jusqu’en 2031 pour la version actuelle.
Inconvénient : certains utilisateurs redoutent les problèmes de mises à jour, comme l’illustre l’épisode KB5053598, qui a brouillé la confiance envers Windows 11. - Souscrire aux Extended Security Updates (ESU)
Pour « gagner » jusqu’à trois années supplémentaires de correctifs, Microsoft propose un programme ESU :- Particuliers : 30 $ par PC pour la première année (2025-2026).
- Professionnels : barème progressif (61 $, 122 $, 244 $) jusqu’en 2028 pour inciter à la migration.
- Abonnés Windows 365 : ESU inclus sans frais supplémentaires.
Inconvénient : coût récurrent et correctifs limités aux failles critiques, sans nouvelles fonctionnalités. - Basculer vers un autre OS
Les PC incompatibles avec Windows 11 (estimés à près de 400 millions d’unités) peuvent adopter :- Une distribution Linux (Mint, Ubuntu LTS) : interface proche de Windows, mise à jour longue durée.
- ChromeOS Flex : installation rapide, idéal pour un usage web et bureautique légère.
Inconvénient : courbe d’apprentissage et compatibilité logicielle à vérifier (jeux, applications professionnelles).
Les freins à l’adoption de Windows 11
Au-delà des contraintes matérielles, les incidents de mises à jour restent la principale source d’hésitation. L’exemple récent de KB5053598, qui a provoqué écrans bleus et pertes de fonctionnalités sur Windows 11 24H2, alimente la peur d’un système encore instable. Les entreprises craignent des indisponibilités et des coûts de support supplémentaires, tandis que les particuliers redoutent les redémarrages intempestifs.
Comment préparer votre transition
- Inventorier votre parc matériel : processeur, BIOS, TPM, pilote graphique. Outil officiel : PC Health Check.
- Sauvegarder vos données : images système ou sauvegarde cloud avant toute migration.
- Tester Windows 11 en machine virtuelle pour valider la compatibilité logicielle.
- Planifier le budget : mise à niveau, licences ESU ou achat de nouveaux PC.
- Former les utilisateurs : interface repensée (Barre des tâches centrée, nouvelles fonctionnalités IA).
En résumé
La fin de support de Windows 10 marque un tournant pour des centaines de millions d’ordinateurs. Entre migration vers Windows 11, souscription ESU ou passage à Linux, la décision dépendra de votre matériel, de vos contraintes budgétaires et de votre tolérance au changement. Anticiper dès maintenant évite la précipitation en octobre 2025, tout en assurant la continuité de vos activités et la sécurité de vos données.
